La pensée de l'Église de Rome : Rome et Constantinople by Claude Tresmontant

Auteur:Claude Tresmontant [Tresmontant, Claude]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Philosophie, Théologie
ISBN: 9782868394002
Éditeur: Francois-Xavier de Guibert
Publié: 1996-06-26T04:00:00+00:00

Il faut se garder [écrit Cyrille à Théodose] de penser que le temple qui a été uni au logos de Dieu, est un homme intégral. Parce que si nous disons qu'à partir d'un homme intégral et du logos de Dieu le père, l'Immanu-el, Dieu avec nous, est constitué, nous tomberons dans le grand et inévitable péril d'être contraints de professer, le voulant ou non, deux Christs et donc deux fils. (De recta fide ad Theodosium, P.G. 76, 1158).

C'est précisément ce que Cyrille reproche à Nestorius, qui en effet appelait lui aussi fils de Dieu le logos éternel de Dieu.

La christologie de Cyrille d'Alexandrie aura une grande influence jusqu'aujourd'hui, à travers la longue lignée des Pères grecs, jusqu'à Jean de Damas, et, grâce à la traduction latine de l'œuvre de Jean de Damas, né vers 675, mort vers 749, la doctrine de Cyrille d'Alexandrie va influencer saint Thomas d'Aquin.

Le chef-d'œuvre de Jean de Damas, l'Exposition précise de la foi catholique, est en grande partie la copie d'un ouvrage dont l'auteur est encore inconnu, De sancta trinitate, publié parmi les œuvres de saint Cyrille d'Alexandrie (P.G. 77, 1157).

Le chef-d'œuvre de Jean de Damas a été traduit du grec en latin sur l'ordre du pape Eugène III après 1145, première année de son pontificat. Pierre Lombard, dans son livre des Sentences, qui sera commenté par tous les grands scolastiques latins, introduit dans son propre ouvrage une trentaine de citations de Jean de Damas, et donc de l'auteur inconnu du De sancta trinitate. C'est ainsi que la christologie de Cyrille d'Alexandrie est passée en partie chez les théologiens latins du XIIIe siècle, en particulier saint Thomas d'Aquin.

Et c'est pourquoi saint Thomas écrit, dès son Commentaire des Sentences de Pierre Lombard (livre III, dist. 6, q. 1, a. 2) : D'aucune manière il ne faut concéder qu'un homme ait été assumé, Unde nullo modo concedendum est quod homo sit assumptus.

Cependant, au temps de son Commentaire du livre des Sentences de Pierre Lombard, saint Thomas ajoutait : Cependant cette première opinion η est pas hérétique, non est haeretica.

Tandis que dans la Somme théologique (III, q. 2, a. 6), il écrit :

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